La création de la bastide date du 12éme siècle à l'initiative de Doat d'Alaman. En 1223, la bastide est prise par Amauri de Montford à la tête de la croisade contre les Albigeois. Labastide restera « de Monfort » jusqu'à la révolution où elle est successivement nommée « du Tarn » puis « de Lévis » en mémoire de la famille homonyme qui eut la bastide sous sa juridiction.
L'église Saint Blaise n'est pas le premier lieu de culte de la commune. En effet, l'église de Pleux, située au nord de l'actuel village, existait dès le XII°s. Mais elle fut progressivement abandonnée quand la bastide prit de l'importance. L'église de Pleux a disparu entre la fin du XVIII°s. et le milieu du XIX°s.La chapelle édifiée dans le village fut alors reconstruite sous ses proportions actuelles. Ces travaux datent du XVI°s. , les archives indiquant que l'église a été consacrée en 1551. C'est un bâtiment imposant (27 m de long, 36 m de haut), situé en limite haute du coteau surplombant la vallée du Tarn. Il est orienté vers l'Est selon la tradition. De style gothique, sa construction utilise une pierre calcaire blanche.
L'architecture tout d'abord, avec en particulier le porche-clocher portant une tour octogonale avec deux rangées d'arcades et un toit en ardoise. Il recèle deux salles importantes accessibles par un escalier étroit. Le clocher au sens strict comprend une série de cloches remarquables, dont l'une date du XVI°s. Le clocher a fait l'objet d'une importante rénovation en 2000, se traduisant par le remplacement de près de 20 m3 d'éléments en pierre blanche. Il n'est pas accessible, en dehors des manifestations exceptionnelles comme la journée du Patrimoine. Le portail d'entrée datant de 1717 a été rénové en 1824. le loquet est actionné par une pièce en forme de coquille de Saint Jacques.
L'intérieur est tout aussi intéressant. Huit vitraux donnent un éclairage naturel étonnant, permettant de découvrir progressivement les différents éléments de structure ou d'ornement. Pour qui sait la lire, l'église Saint Blaise donne une foule de détails sur les événements religieux mais aussi sur l'histoire de l'art ou sur des anecdotes de la vie locale.
La plupart des décors ont été peints vers 1825 par Jean Bosia, artiste d'origine italienne installé dans l'Albigeois. Son autoportrait est visible sur la clé de voûte. La descente de la Croix, située au dessus de l'entrée, a été restaurée dans les années 80. La chapelle des Fonts baptismaux(à gauche en entrant), fortement dégradée, a été redécorée en 2000. Les autres chapelles sont en cours de rénovation. C'est lors de l'exécution de ce programme qu'ont été mis au jour dans la chapelle dédiée à ND de la Salette des décors remontant à l'origine de l'église (ils étaient « protégés » depuis le XIX°s. par une peinture sans grand intérêt). En effet, l'analyse du style converge avec un testament datant de 1541 qui organisait la sépulture d'Antoinette Campmas dans cette chapelle. Cette découverte est un témoignage rare dans le Tarn de la production artistique d'inspiration italienne du XVI°s. Son état de conservation est correct pour un dessin préparatoire alors que la couche picturale a souvent disparu. Ces décors peints doivent désormais être expertisés afin de définir un protocole de restauration adapté.